Ce croquis
imagine l’existence d’un lac derrière la Roche et une
grotte peut-être habitée par nos ancêtres…il
y a 5000 ans. Un énorme séisme, répertorié
dans les grottes de Choranche, en a remodelé le paysage !
Ce croquis est daté : Saint André An - 3000.
Du bec de
la Bellière, il ne reste plus qu'un pic et des affleurements
Villa
romaine
Chronologiquement
la deuxième occupation visible est celle des Romains au quartier
du Palois...
Le quartier du Palois a des traces visibles de l'occupation des Romains.
On trouve en citant l'abbé CLERC-JACQUIER :
|
"Des
fouilles pratiquées au mas du Palois ont occasionné
la découverte des objets suivants: une grande quantité
de tuiles à crochet, vulgairement connues sous la dénomination
erronée de tuiles sarrasines, quoiqu'elles soient d'origine
romaine ; des bandes de marbre provenant sans doute d'une décoration
en mosaïque, des fragments d'émail bleu, les vestiges
fort bien conservés d'une piscine revêtue d’une
couche de ciment solide, enfin diverses médailles de petit
et moyen bronze, et une d'argent du petit module ; celle-ci est
à l'effigie de Caesar Augustus ; les autres en cuivre, appartiennent
à divers empereurs, Dioclétien, Septime-Sèvère". |
-300 av. J.C.
On distingue
une enceinte rectangulaire, partagée dans sa longueur par une allée
avec de chaque côté des constructions, logements des esclaves,
ateliers divers, étables, poulailler etc. Tout au fond, une longue
construction, sorte de hangar, abritait peut être les outils lourds.
Le mur externe, sur toute la largeur, était formé par un
tunnel demi-enterré qui devait abriter les bains auxquels étaient
habitués les Romains.
La vie des Romains est connue et bien décrite. On peut ici leur
imputer également certaines réalisations et en particulier
les routes.
Le culte des morts était en usage chez les Romains. Une stèle
funéraire a été retrouvée dans le mur du château.
Ce dessin montre le tracé d’un aqueduc : il lui fait capter
la source actuelle et principale de Saint André, et par un cheminement
tout à fait plausible lui fait desservir, le vieux village, la
source Saint Sulpice et la villa.
Ce trajet permet d’expliquer à posteriori l’emplacement
du vieux village, posé sur le passage de l’aqueduc vieillissant.
Ici, la motte
principale est investie par un système défensif, une espèce
de château en bois, avec tour de guet et pont-levis.
Daté de 1050, ce croquis montre que la
villa est ruinée. Seule, reste la maison de maître. La villa
servait-elle encore de logement au Châtelain délégué
du Dauphin sur ses terres ?
En bas à gauche la motte principale est occupée par une
enceinte de bois. Un pont-levis permet un accès aisé par
la deuxième motte en cas d’attaque. L’ensemble est
rudimentaire et ne pouvait servir que temporairement de refuge. Ce groupe
défensif en bois n’a pas dû rester longtemps dans cet
état. L’aqueduc est à l’abandon et déborde
des deux côtés. L’occupation du Château pendant
de longues périodes devait être difficile en raison de l’absence
d’eau. Celle-ci a dû être la raison majeure de changements
ultérieurs.
L’implantation du vieux village se poursuit sur le cheminement de
l’aqueduc et de la route qui mène à Beauvoir. Un chemin
relie le village au Château justifiant le rôle de refuge de
celui-ci
1050 à 1250 :
Les
dauphins du Dauphiné
La région
entière est en état de défense. On assiste à
la montée en puissance de l’épiscopat. Les évêques
des villes offrent aux chevaliers des terres afin qu’ils rétablissent
l’ordre et chassent les envahisseurs.
C’est ainsi que nous faisons commencer l’occupation de cette
motte par le comte d’Albon, Guigues « le vieux », qui
vient d’être proclamé Prince de la province de Grenoble.
Les
Béranger
1251 est une date tournant dans l’histoire de Saint André... Raymond
BERANGER cède Beauvoir et son mandement en échange de Saint
André et de Champeverse et paie pour cela 4000 sols au Dauphin
GUIGUES VII, Comte de Vienne et d’Albon.
Sur le croquis
n° 4, à la date de 1250, le village
de Saint André au pied de la Roche possède une église.
Le château est construit en pierre. Il a un donjon défensif
solide, même si ses tours sont encore en bois... Ce château,
suprême luxe, possède maintenant des douves remplies d’eau,
alimentées par la captation de la source.
Un pont-levis permet l’accès à la plate-forme défensive
qui entoure le donjon. L’eau des douves s’échappe par
l’autre côté de la motte, endroit relativement escarpé.
Les Dauphins
mettent en valeur Beauvoir. Ils en font leur "cour" principale.
C'est l'époque
de l'importance croissante de Saint Marcellin qui deviendra le lieu de
la 1ère cour du Parlement du Dauphiné.
Beauvoir
va très rapidement devenir une cour prestigieuse... Il y eut alors
près de 3000 courtisans, artisans, gens d’armes, ce qui profitait
à des villages comme Cognin, Iseron, St André, St Romans
et surtout St Marcellin qui se sont développés à
cette époque. A St André en ce temps-là, la route
de Beauvoir, celle qui est située en-dessous des pierrelles, par
Monteux, a beaucoup d’importance !
Quelques
dates de 1250 à 1350 :
1333 : Avènement de Humbert II, 1335 mort
de son fils André.
1337 : Création du Conseil Delphinal à Beauvoir, puis
à St Marcellin et enfin à Grenoble en 1340.
1343 : Premier traité de vente du Dauphiné sous l’égide
du Pape Clément VI
1345 : Départ de Humbert II pour la croisade. 1347 Mort de
la Dauphine.
1348 : La Peste Noire sévit à St André. Des pogroms
sont organisés avec la confiscation des biens et des bûchers
pour 4 Juifs de la région.
1349 : Transport du Dauphiné à la France. Le fils du
Roi de France sera nommé « Dauphin ». |
Au
temps des Béranger de Sassenage
Bien plus
que le transport du Dauphiné à la France, c’est l’abandon
de Beauvoir comme château Delphinal qui amorce une certaine régression
de Saint André.
L’enceinte qui entoure le donjon est prolongée sur la motte
d’accès à celui- ci. Elle forme donc une grande cour
fermée au Nord par un grand bâtiment fortifié. Ce
bâtiment est aujourd’hui l’auberge de Saint André.
L’accès de cette cour est protégée par une
tour haute, débordante qui sert de protection à la rampe
d’accès amenant au pont-levis.
Le pont-levis est également protégé par deux tours
encore existantes, l'une du côté donjon et l'autre du côté
des douves..
La cour interne servait à l’entraînement des hommes
d’armes, dont le grand bâtiment, l’auberge aujourd'hui,
était leur caserne. Ce nouvel ensemble permettait de rassembler
les paysans d’alentour en cas d’alerte , c’est dans
cette cour que devaient avoir lieu toutes les assemblées de communauté,
elle était nommée "basse-cour".
Anecdote
: 28 Juillet 1440 : le futur Louis XI alors Dauphin du Dauphiné
de passage à St Marcellin donne ordre à la Châtellenie
de Beauvoir, qui dépendait de lui, de payer 1 obole d’or
pour la garde du curé de Saint André en Royans en raison
de bandes de brigands anglais. Yes my dear !
Au temps des "CLERMONT"
St André
vers 1450 montre une deuxième enceinte
qui entoure le château de 1350. Une tour derrière le donjon,
à cheval sur cette nouvelle enceinte complète le système
défensif. Cette tour est celle qui est au centre de la place du
village moderne.
À cette date le village ancien de St André, sur «
la Roche », se développe. Il compte 45 feux soit environ
270 personnes.
1485 : Peste
effroyable dans la région
Rois
de France dans cet intervalle 1450-1550 :
Charles VII °1403 (1422 à
1461)
Louis XI °1423 (1461 à 1483)
Charles VIII °1470 (1483 à 1498)
Louis XII °1462 (1498 à 1515)
François I °1494 ( 1515 à 1547)
Henri II °1518 (1547 à 1559)
Louis XI concrétisera par ses victoires sur les Anglais et
sur Charles le Téméraire dernier Duc de Bourgogne l’unité
du royaume, encore fragile devant la montée de l’empire
de Charles QUINT .
Campagnes de guerre en Italie sous François I.
Henri II se retirera d’Italie devant la montée, dans
le Royaume, des troubles dus à la Réforme.. |
Les
guerres de religion
Des problèmes
religieux naissent dès 1530. Le foyer Protestant
de Pont en Royans prend de l'importance. Il devient une place forte du
Parti Protestant. D'énormes tensions apparaissent vis à
vis de la Seigneurie Catholique voisine de Saint André en Royans.
Au plus fort moment des hostilités Artus Ier PRUNIER achète
le Château et sa Seigneurie.
Le conflit se généralise également dans tout le pays.
Dans le Dauphiné, le paroxysme sera atteint peu après la
Saint Barthélemy de 1572 pour ne se terminer que par l'Édit
de Nantes en 1598.
Les Rois
de France de 1550 à 1650 :
Le pouvoir est centralisé sur la personne
du Roi de France.
La révocation de l’Edit de Nantes en 1685 bouleversera
St André et surtout Pont en Royans .
Henri II °1518 (1547 à 1559)
François II °1543 (1559 à 1560)
Charles IX °1550 (1560 à 1574)
Henri III °1571 (1574 à 1589)
Henri IV °1553 (1589 à 1610)
Louis XIII °1601 (1610 à 1643)
Louis XV °1638 (1643 à 1715) |
St André
vers 1550 : une nouvelle enceinte qui entoure
le château. Quelques maisons de notables y trouvent place. Au Sud
une lice d’exercices et de tournois conserve l’empreinte médiévale.
Faits
historiques autour de St André à partir de 1550
Ces faits historiques sont essentiellement tirés du livre
"Mémoires d'Eustache PIEMOND" Notaire Royal Delphinal
de la ville de St Antoine en Dauphiné (1572-1608).
Contrairement à Pont en Royans, majoritairement protestant
où un temple sera construit plus tard (1664 à 1682)
la paroisse de St André est très catholique. Le village
se développe sur la « Roche » et compte à
cette date 52 feux.
Les Seigneurs de St André, les « CLERMONT», occupent
des places importantes à Grenoble et dans l’armée
du Roi de France. Ils combattent contre les Huguenots.
En 1559 c’est à Pont en Royans, où une forte
colonie d’Huguenots est établie, que les troubles débutent.
Un nouveau converti : de MONTBRUN sévit dans le Royans
En 1560 le château de St André fut conquis par de MONTBRUN
chef Huguenot. Les portes du château furent détruites
et une garnison y séjourna.
Cette date n'a pas été retrouvée. Le livre
d'Eustache PIEMOND fait état au début des guerres
de religion de la présence de MONTBRUN à Pont, mais
il ne mentionne pas la prise du Château de St André.
Le 10 Mars 1562 Artus de PRUNIER, 1er du nom, achète la terre
et le château de St André à François
d'AGOULT Seigneur de Sault qui possédait l'ensemble depuis
1546. La vente s'est faite certainement en raison du mauvais état
du château et de l'environnement hostile.
Le 23 Août 1572, Nuit de la St Barthélemy la lutte
embrase toute la France. Le Dauphiné est épargné
momentanément grâce au refus de de GORDES et à
l’action conciliante d’Artus II PRUNIER Seigneur de
St André.
Mais le 20 Mars 1573 rien n’empêchera l’attaque
du château par les troupes du noble de MONTBRUN. Cette attaque
fut repoussée par les nouvelles milices de paysans catholiques
que de GORDES gouverneur du Dauphiné avait mises en place.
Imaginons la scène :
Les paysans de la milice de la Paroisse de St André portant
croix blanche cousue sur leurs vêtements quittant leur village
de la Roche pour venir défendre le château laissant
précipitamment leurs biens, les vieillards, les estropiés...
Ils défendirent si bien le château, ils se moquèrent
tant de leurs assaillants que ceux-ci furieux, en s’en allant
incendièrent le village, l’église et rasèrent
le supposé Tréchatel. Il est dit qu’ils poursuivirent
et exterminèrent les fuyards alors réfugiés
à Vialonge et que longtemps, très longtemps
« le Rognon coula rouge... »
L’année suivante 1574 les assaillants reviennent et
font de nouveaux sièges sur la plupart des places catholiques.
Pourtant, l’ordre de repli des troupes protestantes est donné.
Dans le camp des catholiques c’est l’euphorie.
Avec le relâchement de la garde, le 10 Avril 1574, le château
de St André est repris par surprise par une troupe protestante,
qui a rebroussé chemin. Le château fut pillé,
fortement détérioré et abandonné. Cette
troupe était menée par un nommé MONTBRUN, fils
d'un barbier de Pont en Royans, voici une homonymie bien gênante
!
C'est sans doute ces importantes détériorations qui
ont contraint M. Bernard PEIGNÉ, 425 années plus tard
à construire un contrefort pour soutenir le mur du Château
qui, à cet endroit, avait subi une sape.
A cette date le Noble de MONTBRUN pille les bagages et carrosses
du futur Henri III. En Juin 1575 il est pris, et arrive à
Grenoble. Le 29 Juillet, il est interrogé et jugé.
Il fut condamné à être écartelé
et décapité sur la Place aux herbes à Grenoble.
Ses biens furent saisis et ses enfants déclarés "ignobles"...
L'épisode de Saint André, sa prise rapide et sans
combat, conforta les troupes protestantes à revenir, ainsi
le Château d’Iseron fut lui aussi pris par ruse. Ceci
sonna le déclin des troupes d’autodéfense...
De GORDES malade et désillusionné abandonna son rôle
de gouverneur. |
1598 - L'Édit de Nantes est proclamé.
Le village
sur la Roche est complètement détruit et abandonné
depuis 1573. Seul le cimetière est encore
utilisé. Le nouveau village se construit autour du château,
utilisant pour cela les pierres récupérées des fortifications
qu’il faut abattre pour obéir à l’édit
royal.
Le Château de St André est imposant. Il représente,
avec celui de Virieu, la réussite de la Famille des PRUNIER de
SAINT ANDRÉ.
Les Seigneurs
PRUNIER de SAINT ANDRÉ avaient choisi de remettre en état,
en premier le château de Virieu, ce qui fut fait en 1623, date à
laquelle Louis XIII y séjourna.
Nous pouvons
supposer que le château de St André sera ensuite terminé
pour l’année 1650.
1750
…
Le Château,
a subi autour des années 1745 une tempête très importante
qui a détruit le grand toit et effondré la façade
Sud du bâtiment et le pigeonnier. L’ensemble, sauf le pigeonnier,
a été reconstruit en séparant le donjon de l’aile
Est. L’enceinte externe du château est bien délimitée
mais elle possède plusieurs accès et porches d’entrée.
Il reste la base du porche prés de l’actuelle mairie. Le
château Beaujour appartient aux PRUNIER depuis environ 1630. Les
de LIONNE de la branche de Romans possèdent la maison forte des
Ferries à St Romans, lieu de villégiature de cette famille.
L'eau alimente le village par des fontaines situées pour la 1ère
à l’entrée, prés de l’actuel lavoir et
l’autre, sur la place du village, au pied de la tour... Les écoulements
de ces fontaines sont canalisés. Celle de l’entrée
alimente une serve qui existait encore en 1950 ! Celle de la tour alimente
le canal de l’allée plantée en tilleuls qui délimitent
la propriété du château des Prunier de celui de Beaujour
On enterre dans le petit cimetière qui est contre la face Nord
de l’église.
La révolution :
L’église
perdra la plus petite de ses deux cloches à la Révolution,
elle pesait 115 livres, la seconde sera refondue en 1850. C'est celle
qui est actuellement en 2000 au clocher.
La Révolution n’a pas trop bouleversé les mentalités
des gens. Mme de MARCIEU de St André, fille de René-Ismidon
de SAINT ANDRÉ fut obligée de vendre les 2/3 de ses biens
(ses 2 fils ayant émigrés), mais elle put garder le château,
démontrant son attachement au village de St André
Le calendrier
républicain
Depuis le 24 Octobre 1793 le calendrier républicain
est en vigueur, il le restera jusqu'en 1805.
Le nouveau Jour de l'an est fixé au 22 septembre, le 21 septembre
étant le dernier jour de la Monarchie. Il s'agissait d'annuler
le temps d'autrefois.
Voici donc les 12 mois dont quelques uns sont notés dans le
cahier des délibérations:
Pluviose qui correspond à Janvier et ainsi de suite Ventose,
Germinal, Floréal, Prairial, Messidor, Thermidor, Fructidor,
Vendémiaire, Brumaire, Frimaire et Nivose.
Chacun des Maires et Conseillers municipaux sera appelé à
prêter
serment aux différents régimes politiques de 1793 à
1870. |
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Signatures du conseil
municipal en 1848 |
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